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jeudi 20 avril 2017

Nutrition S02E02

Dédé :
Non, il n'y a pas de graisse dans les muscles, en revanche, des réserves de glycogène sont présentes dans tous les muscles. Ces réserves fonctionnent comme celle du foie. Elles sont disponibles d'abord pour le travail des muscles si le glucose vient à manquer dans le sang pendant un effort, mais quand le glycogène du foie est épuisé, le corps sacrifie les réserves des muscles.
Ton coach n'a pas tort, et cette pratique est proche du jeûne intermittent. Mais, cela n'empêche pas le métabolisme de baisser. Le jeûne intermittent permet de maintenir un métabolisme élevé. Des études le prouvent mais je n'ai pas trouvé l'explication physiologique.
En fait, quand on n'as pas compris ou prouvé scientifiquement ce qu'il vaut mieux faire, je me fie toujours à ce que l'homme a fait pendant des millions d'années. En effet, comme chacun sait, l'évolution d'une espèce est extrêmement lente à l'échelle d'une vie, n'est-ce pas ? Notre organisme s'est adapté à notre environnement de manière optimale tout au long de notre évolution. Et en cent ans, on a tout changé. Moi-même, il y a un an, à part un fruit de temps en temps, je ne consommais que des produits transformés ! Il me paraît maintenant évident, que le mode d'alimentation qui nous convient le mieux est celui qui a été le même pendant tout ce temps, et pas celui de la dernière seconde à l'échelle de notre évolution, non ? Le petit-dej ne date que du début du 20è siècle ! Comme on l'a vu précédemment, notre corps est une machine qui possède une très bonne autonomie, alors pourquoi l'alimenter aussi souvent ??
La faim ? La sensation de faim est un leurre de l'estomac lié à une drogue bien connue mais pas sous cette appellation : le sucre transformé. Quand on a réellement besoin de manger, c'est notre cerveau, notre inconscient qui nous pousse à nous nourrir, pas notre estomac. La sensation de faim du matin ne dure que 10 minutes, pas vrai ?
Bref, revenons aux lipides. Les graisses ne sont pas stockées en graisse. Elles sont digérées et sont indispensables au bon fonctionnement des cellules. Le mécanisme des glucides n'existe pas avec les lipides. On peut et on doit en consommer une bonne quantité. En revanche, il y a bonnes graisses et mauvaises graisses. Pour une bonne santé à long terme, il faut absolument éviter les graisses trans (friture et "grillure") et, mais dans une moindre mesure, les graisses saturées (lait, fromage, viandes grasses). Car ces graisses sont une source trop importante de radicaux libres, principale cause de maladies dégénératives. Ces radicaux libres altèrent l'ADN de nos cellules (accéleration du vieillissement) et affaiblissent notre système immunitaire avec le temps, mais, s'ils ne sont pas trop nombreux, ils sont bien combattus par les fameux anti-oxydants qu'on retrouve dans tous les produits végétaux, et ceux-ci sont particulièrement concentrés dans les végétaux rouge foncé (betterave, raisin noir, myrtilles, etc.). Les meilleures graisses sont celles qui sont riches naturellement en omega-6 ET en omega-3 (huile de colza, noix, poissons gras, avocat).



Dreuff :
J'ai plein de questions après t'avoir lu. Vider le glycogène des muscles, cela les affaiblit-il ? Parce que si j'ai bien compris, en manque de sucre, le corps va taper dans les réserves de glycogène du foie, puis ceux des muscles et enfin dans les graisses stockées.
Par ailleurs imaginons un régime hyper gras mais sans glucides, que va-t-il se passer alors ?
Tu dis que le petit déjeuner a été inventé au 20ème siècle ? Qu'entends tu par là ? sous sa forme actuelle ou bien le fait même de manger au réveil ? Dans ce cas, cela signifie-t-il qu'il faut sauter ce repas ? On dit toujours et partout que c'est le repas le plus important de la journée et que c'est lui qui doit être le plus riche ?
Pour ton raisonnement sur l'évolution de nos modes de vie décorrélés de l'adaptation de l'espèce, je suis parfaitement en phase. J'entends parfaitement que notre alimentation a évolué de manière artificielle et qu'il faut résister, mais dans le même temps, c'est aussi tout le reste de notre mode de vie qui a évolué, non ?

Dédé :
Qu'à donné mon expérimentation sur les graisses ?
Je viens de passer l'hiver sans mettre de manteau, sans avoir un seul rhume, sans tousser, sans la peau sèche et sans gerçure aux lèvres, ni aucune autre gêne classique, d'ailleurs. C'est la première fois que ça m'arrive. Cela ne peut pas être une coïncidence...
Oui, alors, j'ai pu faire mon éducation alimentaire grâce à des ouvrages écrits par des gens éclairés, cela ne fait pas de moi un docteur en nutrition. Je ne connais pas tous les mécanismes. Et je n'ai pas besoin d'en savoir plus, aujourd'hui. Car si on mange "physiologique", donc équilibré, on ne peut pas faire d'excès, et c'est là tout le principe. Tout ce qu'on a à faire est de ne pas faire d'excès. Et pour savoir ce qui représente un excès pour soi, on doit essayer et observer. Car chacun est différent, et on ne réagit pas tous de la même façon à une quantité précise d'un aliment. De plus, cela dépend comment la substance est diluée. On comprend facilement qu'un donut ingéré seul au petit-dej va avoir un effet bien plus néfaste que s'il est avalé à la fin d'un repas équilibré.
Le petit-dej est apparu au tout début de l'ère industrielle. Les travailleurs qui se levaient très tôt et bossaient très dur ont instauré une pause "casse-croûte" en début de matinée pour tenir jusqu'à midi. Ils l'ont donc appelé le petit-déjeuner. D'ailleurs, "déjeuner" signifie clairement "rompre le jeûne à midi", n'est-ce pas ? Donc jeûner du soir jusqu'au lendemain midi est bien une pratique ancestrale, en tout cas en France, car pour les anglais, cela signifie "rompre le jeûne le matin", en fait. Peut-être ne mangeaient-ils pas le soir, je ne sais pas.
Bref, je suis convaincu que manger 3 fois par jour est une aberration pour notre organisme qui n'est pas fait pour ça. Le petit-dej copieux ne se justifie que pour ceux qui vont bien se dépenser par la suite. Si tu vas travailler au bureau toute la journée, quel est l'intérêt de faire le plein de glycogène ou de protéines ? Au contraire, si tu prends 2 croissants et un jus d'orange, tu es sûr de générer un pic insulinique qui va te donner un gros coup de barre dans la matinée. Normal ! Toute consommation de glucides doit être raisonnée et adaptée à l'effort pĥysique qu'on va faire par la suite.
Nous avons fait évoluer notre mode de vie, et donc notre alimentation, sans comprendre comment fonctionne notre organisme. Du coup, c'est une sélection naturelle qui est en train de s'opérer. Et les moins génétiquement armés meurent de plus en plus jeunes en succombant à des maladies de plus en récentes. Ceci est une pure interprétation, je n'ai jamais lu ça nulle part, mais cela m'est apparu comme évident il y a quelques mois, étant très Darwiniste sur les bords. Mais une alimentation adaptée n'est pas incompatible avec notre mode de vie. Elle est gravement en danger, mais des solutions ont été trouvées. Comme "revenir au bio". Nos arrières grand-parents ont mangé 100% bio. Et ils portaient des sacs de 50kg toute la journée à 14 ans ! Pourquoi ? Parce qu'un fruit de l'époque contenait 20 fois plus de vitamines et minéraux qu'un fruit de grande surface. Merci à ceux qui ont compris tout ça avant moi et qui se sont battus pour réinstaurer la nourriture saine. Malheureusement, l'industrie a réussi à gangrener ce milieu aussi, mais le mouvement existe et c'est le plus important. Cela a suffit à me faire prendre conscience de tout ça. Bon, ils ont merdé aussi au niveau communication, ils ont tellement mal présenté les choses qu'il passent encore de nos jours pour des hurluberlus, des, "écolos", des "bobos". Il ne faut pas en vouloir à une personne qui utilise le terme "bobo" de manière péjorative, moi je compatis, car c'est une future victime de la sélection naturelle...

Dreuff :
Alors ça, ça me fait bien marrer. Des origines populaires, et un fort ancrage à droite, tu es bien loin de l'image d'Epinal du "Bobo".

J'ai évidemment plusieurs réactions suite à ton dernier post.

J'avais en effet lu quelque chose sur la perte de valeur nutritive des fruits et légumes. je trouve cela effrayant. Le croisement des espèces pour privilégier le goût, l'aspect ou la conservation ont fait perdre à la plupart des nutriments essentiels. C'est une simple catastrophe. A-t-on moyen de faire machine arrière ? et si oui, comment ?

Pour ta théorie liée à l'évolution, j'y souscris mais avec réserves seulement. Nous sommes sur des cycles trop courts pour que l'évolution joue son rôle. En revanche, on s'aperçoit que ce sont souvent les couches de population les plus pauvres qui souvent se nourrissent le plus mal, ce qui, si on te suit, les maintiendrait encore plus dans la précarité.
La rapidité de modification des modes de vie se voit aussi dans d'autres domaines que l'alimentation : la lumière artificielle nous a déconnecté du cycle naturel du soleil, la sédentarité est un fait très nouveau aussi. Il n'est question de revenir aux bougies et à la charrette, alors comment faire au mieux pour s'adapter ? ou bien  lutter contre ces changements ?

Par ailleurs, et je terminerai ainsi, tu nous as parlé des glucides, des graisses, et les protéines alors ?

Dédé :
La perte de la valeur nutritive est bien réelle et généralisée. Elle est surtout due à la culture intensive des sols. La jachère a disparu pour cause de besoin de rentabilité. Les nutriments contenus dans ce qu’on mange, sont puisés dans les sols. Si les sols sont épuisés, nos aliments sont pauvres en micronutriments essentiels pour notre organisme. Le bio ou, tout du moins, la culture raisonnée a remis la jachère en place, entre autres choses. Effectivement, les “pauvres” achètent la nourriture la moins chère et donc la plus néfaste pour l’organisme, c’est vrai. Paradoxalement, la nourriture la moins chère est souvent  la plus transformée… parce que la plus demandée, finalement. Et tout ce qui réduit la quantité de micronutriments est à éviter aussi, comme la cuisson. Seules les cuissons douces conservent assez bien les nutriments.
La seule issue est, pour moi, l’éducation alimentaire, elle doit se diffuser au sein même des familles afin de faire baisser la demande des mauvais produits avec le temps, et donc de les faire disparaître des rayons. Ainsi, un processus inverse peut s’enclencher, et c’est, selon moi, le seul moyen pour qu’on mange tous mieux un jour.
Pour les protéines, on en a besoin mais pas de beaucoup. Quand on devient végétarien pour suivre un effet de mode et qu’on ne comprend pas les besoins de l’organisme, on se retrouve en carence d’acides aminés essentiels et on dépérit, on perd sa masse musculaire, on se déminéralise, on devient malade, tout autant qu’en consommant trop de glucides. En revanche, trop de protéines est moins néfaste. On en revient toujours au même, il faut manger de tout mais sans excès. A nous de trouver ce qui représente un excès. Je privilégie toujours un aliment qui contient des micronutriments essentiels par rapport à un aliment qui n’en contient pas du tout. Les vitamines, les minéraux, les oligo-éléments et les acides aminés essentiels sont ma principale préoccupation en terme d’alimentation. Le goût est devenu un critère secondaire. Et, paradoxalement, je me régale plus et me fait plus plaisir qu’avant, lorsque j’étais drogué au sucre, au sel et au glutamate monosodique (drogue des chips qui t’invite à finir le paquet). Tout avait toujours le même goût, avec le recul.

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