Nutrition S02E03

Allez, on est repartis pour un tour avec Dédé. Si vous avez des questions, n'hésitez pas, les commentaires sont aussi faits pour ça.

Dreuff

Bon, je reprends un peu le fil des choses. On a parlé certes en survolant des protéines, des glucides et des lipides, mais tu termines ta dernière réponse par les vitamines, les minéraux, les oligo-éléments et les acides aminés et ça on n'en a pas beaucoup parlé or je crois comprendre que ces éléments jouent un rôle central dans ta nouvelle orientation alimentaire.

Par ailleurs, le dernier paradoxe évoqué, il va falloir que tu m'expliques : Tu ne choisis plus tes aliments par goût mais tu te régales à chaque fois !! ?? Je ne suis pas certain d'avoir compris.

Enfin, et c'est ma dernière requête, du moins pour ce coup-ci, tu parles des micro-nutriments. Sékoissa ???

Dédé

C'est grâce aux micro-nutriments que j'ai entrepris une réforme alimentaire. Dans la nourriture, on trouve des macro-nutriments (protides, lipides, glucides) et des micro-nutriments (vitamines, minéraux, oligo-eléments). Les acides aminés sont les composants élémentaires des protéines. Ils sont au nombre de 20 et 8 sont essentiels, c'est-à-dire qu'on en a besoin et notre organisme ne sait pas les synthétiser. Mais, quand on mange de la viande, on ne risque pas d'en manquer. Quand on n'en mange pas, il faut, en revanche, s'assurer qu'on en consomme autrement, via les protéines végétales.

Mais, alors que les macro-nutriments sont essentiels pour nos cellules, les micro-nutriments sont essentiels pour le bon fonctionnement de notre organisme. Avec les anti-oxydants, les micro-nutriments contribuent à avoir un système immunitaire qui fonctionne correctement. Se nourrir sans micro-nutriments, c'est comme rouler avec une huile et un carburant non adaptés au moteur de ta voiture. Avec le temps, ton moteur va s'encrasser et il va fonctionner de moins en moins bien, il va tomber malade.

C'est ce qu'il se passe sans micro-nutriments, ton corps a de l'énergie, mais ton organisme se défend mal et ne nettoie pas correctement l'acidité du corps. Ton corps accumule les déchets et ne les évacue pas ou mal. Ou, pire, ton organisme les traite avec tes propres minéraux, de tes os, tes dents. Prenons l'exemple du lait, notamment de vache : le lait contient du calcium, mais il est tellement acidifiant, que ton organisme puise le calcium de tes os pour contrecarrer l'acidité générée par la digestion du lait. C'est pour ça que les cas d'ostéoporose sont plus fréquents dans les pays les plus consommateurs de lait (pays nordiques). C'est le paradoxe du calcium. Les messages publicitaires rabachent x fois par jour qu'il faut boire du lait car ça contient du calcium, alors que le calcium dans les végétaux est bien plus assimilable que celui du lait et ces derniers contrecarrent naturellement l'acidité du corps, ils ont un effet alcalinisant. Oui, notre corps est acide, il fonctionne comme ça, quand on fait du sport, on produit de l'acide lactique. Notre corps génère de l'acide dans la moindre activité, consciente ou non. Normal, nous avons évolué en nous nourrissant en grande partie de fruits et légumes, qui alcalinisent (contraire d'acidifier) notre organisme, qui s'est donc développé sur la base d'acides afin de trouver en permanence un état neutre. C'est à la découverte de ces explications que j'ai décidé de consommer plus de 50% de légumes crus dans mon assiette à chaque repas, et des fruits entre les repas. Ceci, afin de maintenir un équilibre acido-basique dans mon organisme.

Comme je ne consommais aucun légume cru auparavant, j'ai pensé que j'allais détester mes repas. Et pourtant, j'ai beau choisir de composer mes repas à plus de 50% de choses que je détestais avant, je me régale à chaque repas, puisque mes goûts ont changé. Voilà l'explication de ce qui semble être un paradoxe.

Dreuff

Ce que tu dis du lait est effrayant. Dans quoi pouvons nous trouver du calcium alors ? Le lait pour les nourrissons est quand même bien ce qui semble être le plus adapté. J'ai même entendu il y a quelques semaines qu'un couple belge avait été condamné à de la prison poru avoir nourri son bébé uniquement de lait végétal et ainsi l'avoir laissé mourir.

Je me permets aussi de rebondir sur un mot, tu parles de légumes crus. La cuisson aurait un effet délétère ?

Si j'ai bien compris ce que tu expliques sur l'acidité, c'est que notre corps s'est adapté au fil des générations en se rendant acide pour "contrer" l'effet alcalinisant de ce que nous ingérions comme les fruits et légumes. C'est bien cela ?

J'ai par ailleurs l'impression d'être un peu obtus mais les anti-oxydants dont tu parles c'est encore autre chose que les micro-nutriments ?

J'avoue aussi que le lien entre micro et macro ne me paraît pas si clair. Si nos cellules ont tout ce qu'il faut pour fonctionner, comment cela peut-il être un problème pour l'organisme dans sa globalité ?

Dernier point sur ton goût et pardon d'insister dessus, mais tel que tu présentes les choses, on dirait que tu as par ta seule force de volonté modifier tes goûts, un peu comme si tu avais reformaté ce que tu aimes (désolé pour la référence informaticienne). De ce fait, cela paraît difficile de te suivre dans cette voie parce que nous ne sommes pas tous capables de faire cette remise à zéro.

Bon voilà, ton dernier post, m'a provoqué plein de questions, que je te livre un peu dans le désordre...

Dédé

Je ne parlais pas des nourrissons. Effectivement, jusqu'à 3 ans, un humain produit naturellement la lactase, une enzyme qui digère très bien le lactose du lait. La seule chose qui pose problème pour les nourrissons, c'est qu'on ne fait plus bouillir le lait, et ils consomment donc certains facteurs de croissance qui permettent à un veau de prendre 1 kg par jour. Le lait de vache n'est donc pas trop mauvais pour le nourrisson si on le fait bien bouillir, car les mauvais facteurs de croissance ne résistent pas, mais les bons restent. Mais après 3 ans, la plupart des gens ne produisent plus la lactase, et le lait devient très lourd à digérer, et, avec le temps, encrasse notre organisme. Si on ne le fait pas bouillir, on consomme des facteurs de croissance toute notre vie et c'est comme ça qu'on attrape des cancers divers comme celui de la prostate, qui atteint une taille plus proche de celle d'un taureau que d'un humain. De plus en plus d'hommes n'arrivent plus à pisser à partir de 60 ans et les médecins leur disent, c'est pas de bol, c'est la génétique. Mais bien sûr !

Le lait végétal est effectivement trop peu nourrissant pour un bébé car dénué de facteurs de croissance "normaux" nécessaires au nourrisson. Les laits de jument, ânesse, brebis ou chèvre sont plus adaptés à l'humain, mais la productivité de ces animaux est nettement inférieure à celle de la vache (50 litres par jour en moyenne). Pour les industriels et même les fermiers, il n'y a pas photo, le seul lait rentable est celui de la vache.

Au sujet des micro-nutriments, si tu consommes des macro-nutriments uniquement, tes cellules fonctionnent, en termes d'énergie, mais pas ton organisme qui s'encrasse petit à petit car il n'a pas assez de minéraux à disposition pour assurer ses fonctions comme oxygéner le sang, nettoyer les déchets (acides), combattre les virus, la pollution, les radicaux libres (gras saturés et trans). Les micro-nutriments sont indispensables au fonctionnement optimal de ton organisme. Les anti-oxydants et micro-nutriments ralentissent le vieillissement, tout simplement. En fait, tout ça, c'est de la chimie, par exemple le Fer est nécessaire au renouvellement d'oxygène dans le sang. Si tu manques de fer dans le sang, ton organisme va en puiser là où il en trouve (foie, rate, moelle osseuse), jusqu'à ce qu'il n'y en ait plus. Ensuite, les symptômes apparaissent... vertige, palpitations, malaises, etc. C'est comme ça avec tous les minéraux et oligo-éléments (minéraux à l'état de trace). J'ai déjà parlé des anti-oxydants au début de notre "rapide" conversation :).

Enfin, il me paraît impossible de faire un RAZ de ses goûts par simple volonté. La chance que j'ai eue a été d'arrêter le sucre et le sel pendant quelques jours et, au même moment, de décider de goûter à nouveau tous les légumes crus que je ne mangeais plus depuis longtemps. En sachant, de plus, que ces légumes crus étaient riches en nutriments essentiels, ils avaient effectivement changé de goût. Est-ce psychosomatique ou lié au sens du goût qui était altéré par le sel et le sucre permanents dans mon alimentation ? La vérité est probablement entre les deux.

(à suivre...)